mardi 5 septembre 2017

Enfin des nouvelles du vol MH 370




Mieux vaut tard que jamais!



C'est par hasard que j'ai appris
cette incroyable nouvelle ce matin même.
Sans doute que des millions d'autres allumés
le savaient avant moi ...
étant souvent en retard sur les autres. 
M.W. 

Tiang-Sao, pilote du vol MH 370 annonce qu’ils sont vivants !

Faites suivre, toutes les familles de passagers ne sont peut-être pas encore au courant.

Message du 3 avril 2014 -



Nous sommes vivants !

Priez et soyez dans la Joie !

Je suis Tiang-Sao, un des pilotes de ce vol.

 Il faut rassurer nos proches.

 Qu’ils ne s’inquiètent pas.

 Nous nous reverrons tous bientôt.

 Que nos familles sachent que nous allons tous très bien.

 Nous sommes justes «de l’autre côté du voile» comme vous dites en Occident.

 Mais nous vous voyons.

 Nous vous suivons dans chacun de vos déplacements, de vos démarches, de vos colères pour essayer de nous retrouver.

 Ne nous cherchez plus.

Nous vous demandons encore juste un peu de patience.

 Nous nous préparons à notre retour qui sera un grand bouleversement pour l’Humanité.

 Je ne suis pas chargé de vous révéler quoi que ce soit.

 Ce n’est pas mon rôle ici.

 Il est juste de rassurer nos familles respectives.

 Nous vous en supplions, ne pleurez pas.

 Nous ne sommes pas morts.

 Nous sommes même encore plus vivants qu’avant car nous savons ce que vos esprits de Matière ne font qu’entrevoir pour certains.

 Vous n’avez pas idée de l’endroit merveilleux et des êtres merveilleux qui nous accompagnent dans cette expérience hors du commun.

Nous sommes très heureux de pouvoir contribuer, à notre humble niveau au renouveau qui s’annonce.

 Cette année 2014 ne sera comme jamais aucune année n’a été jusqu’à ce jour.

 Alors, ne pleurez pas.

 Bien au contraire, soyez dans la joie car nous reviendrons bientôt.

 Préparez les feux de Bengale et les festivités pour notre retour.

 Ne pleurez pas.

 Priez plutôt pour que vos dirigeants acceptent en premier lieu ce qui leur est proposé.

 Priez, tous, à travers le monde, car chacun d’entre vous êtes concernés.



Que le jour du printemps, qui est universel soit un grand jour de rassemblement et de prières en ce sens de l’ouverture des esprits de matière à ce qui s’en vient.

 Je remercie, nous remercions tous ce canal d’avoir accepté d’intercepter notre message.

 Dès ce midi, des nouvelles nous concernant vous parviendront.

 Elles sont erronées.

 Je vous rappelle que nous ne sommes pas morts, bien au contraire.

 Nous supplions nos familles de croire en ce que leur dit leur cœur.

 Il n’y a pas de colère ou de conflit à engager pour nous retrouver.

 Nous reviendrons en temps et en heure, c’est tout ce que je peux vous dire.

 Je sais que cela est frustrant pour vous, nos proches.

 Vous voulez en savoir plus.

 Et cela nous le comprenons.

Des messages vous seront transmis ainsi de par le monde entier.

 Tous ces messages auront la même teneur.

 Vous rassurer sur notre sort qui est très enviable.

 Nous sommes fiers et honorés d’être là où nous sommes.

 Nous sommes fiers et honorés d’être vos représentants.

 Nous sommes fiers et honorés d’être à la fois si loin physiquement et si proches spirituellement de vous tous.

 Nous vous aimons.

 Reprenez-vous et soyez juste prêts à nous retrouver prochainement, en toute sérénité et dans la paix du cœur.

 A bientôt chers proches.

 A très bientôt.

 Tiang Sao.

Message reçu par Eloha !

Si les passagers transmettent des messages par «canalisations», pour les crédibiliser ils devront donner des indices personnels que seules leurs familles connaissent !  Sinon ils pourraient provenir de n’importe quel farceur !

Partager en toute liberté ces bonnes nouvelles,  et n’écoutez plus la manipulation médiatique !

mardi 6 juin 2017

Le cinquantième d'Herman et Évangéline


Nos parents à Québec où je suis née
Merci Lolo pour la photo



« C’est comme si c’était hier »,  s’est exclamé récemment celle qui,  il y a cinquante ans aujourd’hui,  a uni sa vie,  à Québec, à celle d’un jeune homme de 24 ans, en 1942.

C’était la guerre. Et personne n’était sûr du lendemain. Mais, comme des milliers d’autres jeunes couples, ils ont uni leur destinée pour le meilleur et pour le pire, disait-on en ce temps-là.   

Fouillant dans leur mémoire, que de souvenirs remontent à la surface comme d’anciennes chansons qu’on aime écouter avec nostalgie.   

Que dire du père qui,  peu de temps avant le mariage,  mit en garde son fils  que la belle qu’il avait l’intention d’épouser, ne faisait pas le poids avec ses 92 livres. Et que certainement,  elle ne fera pas vieux os.  Car,  lui,  s’y connaissait mieux que quiconque en femmes; n’en avait-il pas épousé un tiers de douzaine?  

Toujours est-il que la belle Évangéline,  n’ayant pas digéré le commentaire désobligeant de son beau-père, a aussitôt retroussé sa jupe et s'est mise à la tâche de relever le défi.  

Dès la première année, elle mit au monde une petite fille, dont les yeux bleus rappelaient les fleurs de myrtilles.  Aujourd’hui, celle qui vous parle  a vieilli et se rappellera toujours  que c'est sur les genoux de son père, à l’île d’Orléans,  qu’à l’âge de quatre ans, elle apprit l’heure.  

Vint le second enfant,  celui dont le passage sur cette terre ne dura qu’un temps éphémère.

Et qu’on a toujours appelé le petit Serge.  Il est pour l’instant, chacun s’en doute, le seul ange officiel de la famille qui même si on l'oublie,  on sait qu'il veille sur nous.    

Évangéline et Ti-Mine (sobriquet que tous et toutes ici ont entendu maintes fois dans leur vie),  ont œuvré en catimini à soulager leur peine en donnant naissance à un troisième enfant, une fille, qui, elle aussi, avait le regard bleu des Acadiens. 

Suzanne est la société distincte de la famille (tellement qu’elle nous a fait le coup de briller par son absence, ce soir). C’est aussi une Canadienne errante,  ayant trimballé sa bosse avec sa famille d’un continent à l’autre, pour finalement prendre racine au pays des « snow birds ».  

C’est loin de Québec dans la mystérieuse Abitibi,  qu’est né le divin enfant en août 1947.
Enfin l’unique mâle!  Celui qu’on attendait avec impatience.  Roger fera la gloire de la famille. Avec les années, il a consenti à troquer le cheval du cowboy pour les chars d'époque, qu'il collectionne passionnément.   

... Leur œuvre n’étant pas encore achevé, Ti-Mine et Évangéline ne s’arrêtèrent pas là.  Ils donnèrent naissance deux ans plus tard,  à une autre fille, Diane. Celle-là avec les cheveux noirs qu’on disait la fille à son père,  sera la seule qui lui donnera un petit-fils. 
Je peux dire sans me tromper qu'elle a reçu beaucoup d'affection de ma part. 


076 La robe rouge aux pois mauves
par Lorraine Richard (Lolo)
2017
  
Puis enfin vint la perle, le bijou de la famille.  Elle arriva comme ça, comme un cadeau tout emmailloté   au beau milieu de l’hiver abitibien.  

Lorraine sera la petite dernière qui fut tant et tant choyée par tout le monde. 

Et qui ne finira jamais de nous surprendre car Lolo n’a pas dit son dernier mot…  L'artiste en elle s'est manifestée très tôt dans sa vie. Et dure encore. 

*** 

Chers Parents, 
Il est insensé de prétendre passer en revue cinquante années de vie commune en quelques instants. 
Cinquante ans, faut le faire, comme disent les jeunes aujourd’hui, puisque chacun sait qu’il n’est pas évident que les générations qui vous suivent sauront être aussi persévérantes dans leur fidélité.  Autre temps, autres mœurs.
De Québec en Abitibi, puis de l’Abitibi à Montréal, vous aviez sans cesse dans vos bagages des qualités qui ont fait de vous des géants.  Le courage devant les nombreuses épreuves que la vie a semées sur votre route, et celui qu’il vous a fallu pour faire face aux déceptions de toutes sortes, n’en est qu’un exemple.
Ainsi votre bonté et votre dévouement surtout, envers vos enfants et vos petits enfants, ne pourront jamais compenser à leur juste valeur.

C’est avec une joie immense pour nous,  vos enfants, leurs conjoints, leurs conjointes et petits enfants, et un plaisir certain pour tous vos parents et amis qui ont accepté d’être avec nous en cette soirée mémorable de votre cinquantième, que nous célébrons ensemble aujourd’hui.

 Il vous a fallu donner beaucoup d’amour pour arriver à ce jour.  En retour nous vous disons merci du fond du coeur.
Vos enfants qui vous aiment,
et vos petits-enfants qui vous adorent.
Juillet 1992 

lundi 27 mars 2017

Fait d'hiver et deux petites soeurs


C'était au temps de la Guerre froide 

Dans la lointaine Abitibi, ce souvenir d'enfance remonte il y a longtemps.  C'était en plein hiver. À l'époque,  nos parents, fort occupés à nourrir et faire vivre la maisonnée, hébergeaient des pensionnaires d'origine italienne. Ces chambreurs, comme les appelaient nos parents, occupaient les chambres de la maison principale. Ces immigrants travaillaient à la construction d'un radar probablement militaire, car ce devait être au début de la Guerre froide. Et étaient vraiment très gentils avec nous. 

Raison pour laquelle trois petites sœurs, dont moi-même, ma petite Didi et entre nous deux, une autre soeur, devaient coucher dans le même lit.  Heureusement! Car nous  serions bien mortes de froid puisque les clous sortaient des murs en se couvrant d'une couche de glace, et faisaient en sortant de leurs trous, un bruit si assourdissant dans nos petites oreilles qu'on aurait dit des explosions.

Or, dans cette chambre située un peu en retrait des pièces principales,  jusqu'à quel point est responsable une enfant de six ans et demi,  qui certains soirs pendant un hiver, tapait sa petite soeur d'un an et quelques mois sur  les fesses  jusqu'à ce que cette dernière se mette à pleurer.  
Et chaque fois que cela  se produisait,  l'enfant de six ans et demi prenait sa petite soeur dans ses bras, et la serrait très fort contre elle  pour l'embrasser et la  consoler.  Aussitôt, la petite soeur cessait de pleurer,  c'était au tour de la grande soeur d'être secouée par des sanglots. Puis les deux soeurs s'endormaient, la petite dans les bras de la plus grande.    
Inutile de dire à quel point, aujourd'hui, cette grande soeur ressent une  immense culpabilité et d'infinis regrets. Surtout  chaque fois que ma petite soeur devenue grande aujourd'hui fait remonter ce mauvais souvenir à la surface.  C'est bien pour dire à quel point ma petite soeur aurait peut-être  pu avoir été traumatisée par le geste injuste et malheureux que je lui faisais subir, ignorant évidemment les conséquences.   

Cependant pour conclure cette triste histoire difficile à imaginer,  il faut rappeler qu'il n'y avait de ma part ni cruelle ou méchante intention, encore moins de perversion quelconque derrière ces mauvais traitements.    

Mais un fait demeure.  Quelques années plus tard, la grande soeur qui venait d'avoir neuf ans n'a-t-elle pas serrée dans ses bras, sa petite soeur de nouveau contre elle afin de l'empêcher de se faire mal, un jour de printemps, en tombant du haut en bas d'une plate-forme (de garage en construction), après avoir été poussées méchamment par une autre soeur?     En outre, n'est-ce pas pour avoir protégé sa petite soeur, que la grande s'est blessée à une jambe qu'elle a bien failli perdre par la suite. Mais ça, c'est une autre histoire.
Au secours! Messieurs-dames,  les psychiatres,  les psychologues,  les neuropsychologues et pourquoi pas, les hypnotiseurs, bienvenue dans nos âmes enfantines! 
Écrit 12 février 2017
1re  mise à jour:  17 février 2017

***

L'homme au regard qui me hantait 


Sans doute un peu avant,  le même hiver, il m'était arrivé un événement que j'ai toujours gardé secret pour n'en n'avoir jamais parlé à mes parents.  Ce jour-là,  je jouais dehors avec mon traîneau près de la voie ferrée. 

Puis tout à coup est apparu près de moi, un homme que je n'avais pas entendu venir   tellement j'étais absorbée par mes glissades. J'ai sans doute été surprise mais peu méfiante. Lorsqu'il s'est approché de moi, il m'a fait asseoir sur mon traîneau et m'a  fait faire un petit tour dans la neige.  L'endroit était désert à ce moment-là de l'après-midi.   

Soudain, il s'est arrêté, m'a remis une tablette de chocolat, puis s'est penché vers moi pour glisser sa main dans mon entre-jambes.  Aussitôt,  il est reparti brusquement sans faire plus de vague,  et m'a laissé seule assise sur mon traîneau. 

Tout cela m'a fait tellement  bizarre que sur le sur le fait, je n'ai pas trop réalisé ce qu'il m'arrivait. À six ans et demi, surtout à cette époque, on ne pouvait pas vraiment comprendre ce genre de chose.  Bref, le temps a passé par-dessus ce sombre nuage qui s'est finalement estompé dans le tumulte de nos petites vies d'enfants.  

Néanmoins,  de temps à autre, ce devait être mon imagination sans doute, mais j'avais l'impression de reconnaître le visage de cet étranger parmi celui des autres hommes qui se tenaient souvent debout, sur la galerie devant le fameux magasin général, La Baie d'Hudson, situé à l'intersection des deux rues principales.   

Ce n'est qu'au printemps venu suite à cet hiver-là,  que la réalité m'a rattrapée. Les rayons du soleil  réchauffaient l'atmosphère. Et les badauds, les lumberjacks, ainsi que les nombreux Amérindiens, autant hommes que femmes,  toujours debout ou assis sur la galerie de La Baie d'Hudson,  en profitaient pour fumer et se raconter des histoires. 

Or, un jour de ce printemps-là, j'eus le choc d'apercevoir l'homme au traîneau qui me scrutait à travers les rayons du soleil. Brutalement, la peur au ventre s'est remise à me cisailler les entrailles.  Et cela dura plusieurs mois, où je devais organiser mon passage à cet endroit précis afin de me faufiler,  accompagnée de plusieurs enfants de mon âge et de petits amis pour me protéger de ce regard qui semblait me chercher ...   

Encore une fois, je ne me souviens plus de la suite, mais je crois bien que le lumberjack  en question a fini par s'évanouir dans la nature, car je ne l'ai plus jamais revu. 

Et je ne me souviens même pas de quelle façon,  j'ai bien pu gérer ce lourd secret  entre moi et ma peur au ventre d'enfant terrifiée.  Un mystère a dû  s'installer tant bien que mal dans une faille de ma mémoire. Toutefois, ce n'est qu'aujourd'hui que je me demande si cet événement aurait bien pu m'amener à agir de la sorte,  avec ma petite soeur.  Qui sait? 

Enfin,  pendant tout ce temps, un ange gardien veillait sur moi.  La preuve, c'est que je suis encore là. Alors que dans ce passé embrumé par ce mauvais souvenir d'enfance,  on aurait pu retrouver mon petit cadavre enterré quelque part sous la neige pendant tout un hiver,  et sans doute la moitié d'un printemps.  

2è mise à jour: 18 février 2017

***

Chère Denyse,

À moi de te dire que j'ai apprécié notre rencontre et la confiance que tu m'as témoignée.
Tant mieux si tu as réussi à mettre un peu d'ordre dans ces souvenirs chargés d'émotion. C'est souvent un besoin pressant que de donner un sens aux événements, de mettre de la cohérence dans nos histoires, récentes et anciennes.

Je t'invite encore à accueillir avec bienveillance la petite Denyse de 6 ans et de ses besoins... Avec la même curiosité et le même intérêt que tu aurais à retrouver un vêtement ancien t'ayant appartenu, comme par exemple, ta robe de première communiante. Ce vêtement susciterait ton intérêt, une remise en contexte, tu l'examinerais sous toutes ses coutures jusqu'à ce que t'en viennes à te demander quoi en faire, comment en disposer. C'est aussi cela, des souvenirs d'enfants : du matériel intéressant mais souvent encombrant !

Permets-moi de te mettre en garde face à la tentation de contempler avec trop d'insistance et de manière obsessive un épisode, douloureux certes, mais pour lequel nul ne peut rien y changer. Et dont on ne saura jamais évaluer les conséquences, ni même s'il y en a eu. Ce dont je suis certaine par ailleurs, c'est que personne ne vient sur Terre avec la garantie qu'il sera épargné par les épreuves ou injustices.

Ne bouscule rien ni personne... apprivoise... et quand tu seras prête, il sera possible d'en partager les fruits avec ta soeur... sachant que dans une maison surpeuplée située dans la trop vaste Abitibi, dans le froid d'un hiver suivant la Seconde Guerre, de petites filles apprenaient les codes de survie, dans la nuit.

En toute amitié

 Dxx

3è mise à jour: 22 février 2017

vendredi 13 janvier 2017

Ma période Bob Dylan

Bob Dylan
dans les années 70

« Je mène une vie monotone.
Je n'ai même pas l'occasion de me faire des ennemis. » p.138
 
Faux! Mais pourtant, il y a au moins deux ou trois personnes autour de moi qui refusent de me voir.   Vrai comme je suis là!   L'une d'elle me tourne le dos, à l'épicerie; l'autre va jusqu'à traverser la rue pour emprunter le trottoir opposé, si par hasard ou par malchance, nous avons affaire à nous croiser.  Faute de quoi, elle baissera les yeux à mon passage. Pour l'amour du Ciel, pourquoi, cette personne ne veut-elle, ou ne peut -elle pas, rencontrer mon regard?   
 
Admettons que je n'ai pas le talent pour écrire des romans.  Dieu soit loué, j''aurais choisi ma propre personne pour personnage central ...! Et aurais passé tout mon temps à me bercer d'illusion sur le balcon par les beaux soirs d'été des Indiens, et cela jusqu'à l'hiver.   
Sauf que: « À cinq ans, il avait tenu la tête de sa petite sœur sous l'eau de la rivière Saint-Jean jusqu'à ce qu'elle ne se débatte plus. Juste pour vivre l'expérience de la mort. » p. 103 
 
Tu parles d'un méchant psychopathe, toi!
***
Inutile de chercher où je veux en venir, cher Rob. Je devine très bien que tu me regardes avec suspicion. Que tu ne sais plus par quel angle mort me tourner pour arriver à saisir, ne serait-ce qu'un tout petit bout de réalité - bien réelle -  question de mériter que tu me prennes au sérieux.
 
Je les vois à travers ma vision périphérique  me scruter à la loupe en se demandant si le fait de trop  lire d'histoires à boire debout et à dormir assise,  n'affecte pas mon pauvre ciboulot. Je sens leur inquiétude à mon égard. C'est bien simple, on s'étonne que je puisse lire autant de livres à la fois, pour te dire autant de sujets différents.
Bof!
 
Cela dit, «Le Secret de Dieu»  m'amène dans un monde passé de mon existence, enfin celle que j'ai vécue il y a plus de 40 ans, alors que j'ai dû me réfugier à Ottawa pour cause de raisons très personnelles. À ce moment-là, j'habitais la rue Springfield située dans Rockcliffe Park.
 
«La voiture avait traversé la rivière Rideau vers l'est. Elle poussa sur Beechwood. Quentin supposa qu'ils allaient dans le quartier de Rockcliffe Park ou de New Édimbourg, équivalents de Westmount ou des Hamptons à Ottawa.» p. 150   

Ma rue s'arrêtait juste à la rue Beechwood, les deux étant perpendiculaires l'une à l'autre.
Alors voilà que ma mémoire, qui a pris l'habitude de me lâcher à tout bout de champ, s'est remise en marche comme une vieille horloge grand-mère qu'on aurait remontée bruyamment,  dans le grenier poussiéreux de ma vie «monotone». 
 
Un premier souvenir m'apparaît comme dans un vieux film d'Hollywood. À cet endroit, au huitième de mon immeuble, ma première amante et colocataire louait une chambre à une jeune fille originaire de la Colombie britannique, et qui poursuivait des études à  l'université d'Ottawa, à l'époque. 
Cette jeune fille s'appelait  Margaret Sinclair, et le hasard faisait qu'elle avait de nombreux amis qu'elle recevait dans sa chambre. Sauf un qui,  lui, ne montait jamais à l'étage. Il préférait l'attendre devant l'entrée principale au volant de sa vieille Mercedes.
 
J'ignore si le nom de cet homme te dit quelque chose, mais il était déjà  à l'époque  un politicien,  ou soit très controversé surtout au Québec, ou soit très populaire,  dans le Canada anglais.  Bref, difficile de l'oublier;  son fils lui succède aujourd'hui depuis la dernière élection  générale au pays, il y a à peine deux semaines. 
Puis enfin un autre flash me prend par la main et m'amène ailleurs. Cette fois-ci, il s'agit de la Côte-de-Sable, « ancien quartier huppé en voie de rénovation » note l'auteur, là où habitait Quentin, le héros de son roman,  dans un appartement  situé au bord de la rivière Rideau.  
 
Le quartier Côte-de-Sable, à Ottawa se situe au sud-est du centre-ville.  Il est délimité par la rue Rideau au nord, la rivière Rideau à l'est, le canal Rideau à l'ouest et la 417 au sud.  Le campus de l'Université d'Ottawa y occupe une portion non négligeable, si bien que le quartier est considéré comme celui "des étudiants", ce que j'étais à ce moment-là.    
La pire chose qui puisse m'arriver dans la saga de mes nombreux déménagements, c'est que je m'emmêle dans les rues de ce quartier que j'ai tellement aimé.  

Pourtant ne l'ai-je pas assez marché en  long et en large, habitant un superbe appart sur la rue Stewart, et un autre plus près de l'Université, sur la rue Wilbrod. Là,  j'y avais peint en orange les murs du salon et en bleu marine ceux de la chambre à coucher. Et c'était là aussi,  où j'écoutais durant des nuits entières  le chanteur Bob Dylan, dont je portais fièrement la même coiffure.   
Mais des souvenirs qui ont laissé des brûlures vives et douloureuses m'arrêtent ici.  Rassure-toi, mon ami, j'y reviendrai. J'ai bien l'intention de lire deux livres en même temps,  en commençant aux aurores rouges, s'il le faut.  
2 novembre 2015

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 Cette chronique a été  aussi mise en ligne sur http://projetgigantesque.blogspot.ca/2015/11/souvenirs-doutre-terre.html