Nos parents à Québec où je suis née Merci Lolo pour la photo |
« C’est comme si c’était hier », s’est exclamé récemment celle qui, il y a cinquante ans aujourd’hui, a uni sa vie, à Québec, à celle d’un jeune homme de 24 ans, en 1942.
C’était la guerre. Et personne n’était sûr du lendemain. Mais, comme
des milliers d’autres jeunes couples, ils ont uni leur destinée pour le
meilleur et pour le pire, disait-on en ce temps-là.
Fouillant dans leur mémoire, que de souvenirs remontent à la surface
comme d’anciennes chansons qu’on aime écouter avec nostalgie.
Que dire du père qui, peu de
temps avant le mariage, mit en garde son
fils que la belle qu’il avait
l’intention d’épouser, ne faisait pas le poids avec ses 92 livres. Et que
certainement, elle ne fera pas vieux os.
Car,
lui, s’y connaissait mieux que
quiconque en femmes; n’en avait-il pas épousé un tiers de douzaine?
Toujours est-il que la belle Évangéline, n’ayant pas digéré le commentaire
désobligeant de son beau-père, a aussitôt retroussé sa jupe et s'est mise à la
tâche de relever le défi.
Dès la première année, elle mit au monde une petite fille, dont les
yeux bleus rappelaient les fleurs de myrtilles.
Aujourd’hui, celle qui vous parle
a vieilli et se rappellera toujours
que c'est sur les genoux de son père, à l’île d’Orléans, qu’à l’âge de quatre
ans, elle apprit l’heure.
Vint le second enfant, celui
dont le passage sur cette terre ne dura qu’un temps éphémère.
Et qu’on a toujours appelé le petit
Serge. Il est pour l’instant, chacun
s’en doute, le seul ange officiel de la famille qui même si on l'oublie, on sait qu'il veille sur nous.
Évangéline et Ti-Mine (sobriquet que tous et toutes ici ont entendu
maintes fois dans leur vie), ont œuvré en catimini à soulager leur peine en donnant naissance à un
troisième enfant, une fille, qui, elle aussi, avait le regard bleu des
Acadiens.
Suzanne est la société distincte de la famille (tellement qu’elle nous a fait le coup de briller par son absence, ce soir). C’est aussi une Canadienne errante, ayant trimballé sa bosse avec sa famille d’un continent à l’autre, pour finalement prendre racine au pays des « snow birds ».
Suzanne est la société distincte de la famille (tellement qu’elle nous a fait le coup de briller par son absence, ce soir). C’est aussi une Canadienne errante, ayant trimballé sa bosse avec sa famille d’un continent à l’autre, pour finalement prendre racine au pays des « snow birds ».
C’est loin de Québec dans la mystérieuse Abitibi, qu’est né le divin enfant en août 1947.
Enfin l’unique mâle! Celui qu’on
attendait avec impatience. Roger
fera la gloire de la famille. Avec les années, il a consenti à troquer le cheval du cowboy pour les chars d'époque, qu'il collectionne passionnément.
... Leur œuvre n’étant pas encore achevé, Ti-Mine et Évangéline ne
s’arrêtèrent pas là. Ils donnèrent
naissance deux ans plus tard, à une
autre fille, Diane. Celle-là avec les cheveux noirs qu’on disait la fille à son père, sera la seule qui lui donnera un
petit-fils.
Je peux dire sans me tromper qu'elle a reçu beaucoup d'affection de ma part.
Puis enfin vint la perle, le bijou de la famille. Elle arriva comme ça, comme un cadeau tout emmailloté au beau milieu de l’hiver abitibien.
Lorraine sera la petite dernière qui fut tant et tant choyée par tout le monde.
Et qui ne finira jamais de nous surprendre car Lolo n’a pas dit son dernier mot… L'artiste en elle s'est manifestée très tôt dans sa vie. Et dure encore.
Je peux dire sans me tromper qu'elle a reçu beaucoup d'affection de ma part.
076 La robe rouge aux pois mauves par Lorraine Richard (Lolo) 2017 |
Puis enfin vint la perle, le bijou de la famille. Elle arriva comme ça, comme un cadeau tout emmailloté au beau milieu de l’hiver abitibien.
Lorraine sera la petite dernière qui fut tant et tant choyée par tout le monde.
Et qui ne finira jamais de nous surprendre car Lolo n’a pas dit son dernier mot… L'artiste en elle s'est manifestée très tôt dans sa vie. Et dure encore.
Chers
Parents,
Il
est insensé de prétendre passer en revue cinquante années de vie commune en
quelques instants.
Cinquante
ans, faut le faire, comme disent les jeunes aujourd’hui, puisque chacun sait
qu’il n’est pas évident que les générations qui vous suivent sauront être aussi
persévérantes dans leur fidélité. Autre
temps, autres mœurs.
De
Québec en Abitibi, puis de l’Abitibi à Montréal, vous aviez sans cesse dans vos
bagages des qualités qui ont fait de vous des géants. Le courage devant les nombreuses épreuves que
la vie a semées sur votre route, et celui qu’il vous a fallu pour faire face
aux déceptions de toutes sortes, n’en est qu’un exemple.
Ainsi
votre bonté et votre dévouement surtout, envers vos enfants et vos petits
enfants, ne pourront jamais compenser à leur juste valeur.
C’est avec une joie immense pour nous, vos enfants, leurs conjoints, leurs conjointes et petits enfants, et un plaisir certain pour tous vos parents et amis qui ont accepté d’être avec nous en cette soirée mémorable de votre cinquantième, que nous célébrons ensemble aujourd’hui.
Il vous a fallu donner beaucoup d’amour pour arriver à ce jour. En retour nous vous disons merci du fond du coeur.
C’est avec une joie immense pour nous, vos enfants, leurs conjoints, leurs conjointes et petits enfants, et un plaisir certain pour tous vos parents et amis qui ont accepté d’être avec nous en cette soirée mémorable de votre cinquantième, que nous célébrons ensemble aujourd’hui.
Il vous a fallu donner beaucoup d’amour pour arriver à ce jour. En retour nous vous disons merci du fond du coeur.
Vos
enfants qui vous aiment,
et
vos petits-enfants qui vous adorent.
Juillet 1992
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