lundi 16 février 2009

Ruptures

Ne cherchez pas! Quand brusquement vous n'avez plus de nouvelles de deux bonnes amies avec lesquelles vous correspondiez de façon régulière peu de temps avant, c'est qu'il y a anguille sous roche. Je me doutais bien que quelque chose n'allait pas. En fait, la dernière fois que je les avais vues, j'avais cru déceler certaines frictions: de petites étincelles avaient jailli ici et là au milieu de nos conversations, à travers nos regards et surtout de nos silences.

Toutefois, à ce moment-là, pour me rassurer, je m'étais dit qu'elles avaient encore probablement quelques ajustements à faire entre elles en fonction de leur personnalité ou de leur caractère, et que cela finirait bien par s'arranger avec le temps. Or voilà que, tout dernièrement, la foudre m'est tombée dessus!

« Alors ton petit doigt avait bien raison, il se passe des choses ici ... Suite à nos difficultés de couple, ma copine et moi avons décidé de mettre de l'espace entre nous deux. Elle signe justement un bail ce soir pour un logement ailleurs.

La rupture n'est pas définitive, enfin... je crois, j'espère, je ne sais plus...

Nous avons vécu des situations tendues lors des derniers mois, et tout est devenu sans issue. Nos sentiments l'une pour l'autre sont quelque peu difficiles à définir. En prenant un peu de recul face à tout cela, nous devrions y voir plus clair.

Peut-être sommes-nous en train de reculer pour mieux nous élancer par la suite. Je n'en sais rien. Évidemment, j'ai beaucoup de peine. Et elle aussi. J'essaie de m'encourager en me disant que nous avons tout ce qu'il faut pour passer à travers. Et chose très importance, nous avons le souci de ne pas nous détruire. Enfin, le temps saura bien apporter les réponses...»

Mettre un terme à une relation de couple qu'on croyait éternelle, immuable et aussi solide qu'une pierre précieuse, eh bien, ce n'est pas donné à tout le monde de faire ça dans les règles de l'art, de la bonne volonté, du respect mutuel, de la maturité et de la sérénité.

Sur le coup, bien sûr, cela m'a donné un choc. Puis je n'ai pu faire autrement que de ressentir de la peine. Dans un couple d'amies, quand vous les avez toujours vues ensemble et que vous vous entendiez aussi bien avec l'une qu'avec l'autre, allez donc les imaginer l'une sans l'autre par la suite! Fataliste, il me faut bien laisser ici aux coureuses le temps d'apprivoiser leur solitude! Et finalement espérer que la réponse du temps … sera la bonne!

Mais les ruptures se suivent ou se précèdent, et ne se ressemblent pas. Bien que je ne les fréquentais qu'à l'occasion, rien à ma connaissance ne présageait une telle issue à la relation de ces deux autres de mes amies que j'estimais beaucoup. Cependant, après en avoir découvert les dessous tumultueux, la nouvelle de cette rupture, l'automne dernier, n'a pas manqué de provoquer en moi une immense déception.

Certes, de nos jours, les raisons ne manquent pas pour entraîner une rupture. Et faut-il que je sois moi-même déjà passée par là pour comprendre tout le ressentiment, la douleur, le mal à l'être et à l'âme ainsi que le grand vide profond qu'éprouve la personne délaissée, c'est-à-dire celle qui aura été quittée! Mais dans ce cas-ci, la manipulation, le chantage, le harcèlement, voire même la violence, bref, tout un cocktail indigeste aurait été au rendez-vous et le serait encore, semble-t-il, après plusieurs mois de séparation.

Comme dans n'importe quelle relation, quand la violence conjugale s'installe dans un couple avant, pendant ou après une séparation, il est clair que l'amour n'y était plus depuis un bon moment. A-t-il d'ailleurs déjà vraiment existé? La dure réalité ne nous montre-t-elle pas que dans les décombres de certaines amours mortes se cache souvent le spectre latent de la dépendance affective? Avec pour conséquence, entre autres, le fait de réaliser que notre conjointe connaîtra sans doute le bonheur à nouveau mais sans notre présence, par exemple.

Comme dans n'importe quelle relation, quand la violence conjugale s'installe dans un couple avant, pendant ou après une séparation, il est clair que l'amour n'y était plus depuis un bon moment. A-t-il d'ailleurs déjà vraiment existé? La dure réalité ne nous montre-t-elle pas que dans les décombres de certaines amours mortes se cache souvent le spectre latent de la dépendance affective? Avec pour conséquence, entre autres, le fait de réaliser que notre conjointe connaîtra sans doute le bonheur à nouveau mais sans notre présence, par exemple.

On peut comprendre que cette idée puisse devenir carrément insupportable, mais cela légitime-t-il, au moment de la rupture, la manifestation de comportements aussi puérils que méchants? Un peu à la manière de ces mâles hétéros en mal de leur mère qui ne savent pas digérer les échecs… Du statut de victime apparente, on passera désormais en mode bourreau. On s'attaquera alors à la personnalité de son ex-conjointe, à sa dignité, à son intégrité physique ou psychique ainsi qu'à ses biens personnels en cherchant à la culpabiliser, à la punir, à lui faire peur et en ultime ressort, à la détruire.

Bien sûr, des ruptures, ce n'est jamais facile à vivre. La plupart d'entre nous n'ose même pas en anticiper la pénible éventualité. Mais aurait-on littéralement perdu les pédales en cours de route, ou quoi? Hélas, chez les couples lesbiens, on s'aperçoit que, de plus en plus, des situations aussi éprouvantes ne sont peut-être pas aussi rares qu'on ne le croit! On a beau dire: "Jamais dans ma cour!", mais c'est pourtant en plein jour qu'il m'a été donné d'en voir le vrai visage.

Tarzan: "Tu n'as pas le droit de me quitter en me mettant à la porte! Tu le sais bien, que je ne pourrai jamais vivre sans toi!"
Jane: "Retourne-toi z-en donc chez ta mère… !"

Auriez-vous la gentillesse de me rappeler le numéro du 911?

Au plaisir,
Denric xxx

J'me marie! J'me marie pas

C'est en effeuillant les marguerites que je rêvassais jadis, assise dans une balançoire en bois, à savoir si j'allais me marier ou non. Ça, c'était quand j'étais encore une petite fille! Ai-je besoin de vous dire qu'il y a beaucoup d'eau qui a coulé dans les rivières depuis ce temps-là?

Aujourd'hui, depuis l'avènement de l'union civile en juin dernier, on entend des rumeurs de "mariages" fusant d'un peu partout. D'abord à Montréal, où le désormais célèbre couple Thibault-Wouters a volé la vedette en brisant la glace lors de la célébration de leur union libre, après une trentaine d'années de vie commune.

Si une page d'histoire a été écrite à Montréal avec la célébration de la toute première union civile entre deux personnes de même sexe au Canada, la ville de Québec a eu sa première le 27 juillet au palais de justice lorsque deux hommes de Pont-Rouge ont uni leur destinée. Déjà, ceux-là se sont montrés beaucoup plus jaloux de leur intimité. Puis, un couple dans l'Outaouais s'est aussi fait connaître. Et un autre en Estrie… Mais il n'y a pas que des couples d'homosexuels qui uniront ainsi leur destinée, advienne que pourra, jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Comme vous le savez déjà, l'union civile de la hockeyeuse olympique Nancy Drolet et sa conjointe Nathalie Allaire, n'a pas manqué de faire la manchette dans l'Écho de St-Jérôme. Or, depuis un mois, au moins trois couples d'amies de régions différentes m'ont fait part de leur intention de convoler en justes "noces" d'ici un an, la plupart des couples vivant déjà ensemble depuis plusieurs années. Et vous devinez bien qu'il y en aura davantage une fois que la poussière médiatique, soulevée par les premières, sera retombée. Tout nouveau, tout beau!

Toutefois, au train où se bousculent les choses dans cette province, je parie que d'ici dix mois, (le Québec comprenant dix régions administratives…) plus personne n'entendra parler de ces unions civiles. Comme pour la course au premier bébé-garçon et bébé-fille de l'année, on finira par se lasser. Déjà on n'entend moins parler des deuxièmes de chaque région. Mine de rien, le phénomène de l'union civile entrera éventuellement dans les mœurs. Sauf peut-être pour les prochains événements dignes des manchettes: les premiers divorces!! Faut pas se faire trop d'illusions: plus ça change, plus c'est pareil!

Toujours est-il que d'ici là, je sens que l'année sera fertile en célébrations qui se feront dans la plus grande intimité, en compagnie des parents et ami(es) triés sur le volet. "J'me marie! J'me marie pas!" En tout cas, pas pour moi! Mais si je suis invitée à des noces, je me ferai un plaisir d'y assister. À condition évidemment qu'elles aient lieu dans un rayon de kilométrage raisonnable! Pour une fois que j'aurai le choix entre la robe à grosses fleurs jaunes et rouges et le pantalon passe-partout, à part la dépense, j'ai toujours eu un faible pour les "mariages"! Peu importe leur durée!

Je vous souhaite une fin d'été merveilleuse, toute en rêve et surtout toute en fraîcheur! Et si la rage au volant ne vous a pas encore atteintes en cette saison de réfection massive des infrastructures, soyez patientes sur les routes et les ponts autour de Montréal et partout ailleurs, en régions!

Enfin, si vous jouez au golf, suivez l'exemple de ma Brune grisonnante: replacez vos mottes de terre, et cela, même s'il vous faut marcher des dizaines de mètres pour les récupérer. C'est ce qu'on appelle… avoir les deux pieds sur terre, non?

Longue vie aux nouvelles et futures unionisées!

Au plaisir,
Denric

La norme

À mort, les droguées, les alcooliques, les âmes en peine ou en thérapie, les malheureuses exes en instance de rupture et toutes les vilaines porteuses de bibites! Évidemment, au rancart aussi les balafrées, les ridées, les vieilles, les fumeuses, les doubles mentons, les yeux pochés, les ordinaires, les imparfaites, les grosses, les maigrichonnes, et j'en passe! Que recherche-t-on au juste? Des vierges vénusiennes? Des images de magazines à la mode?

Depuis quelque temps, avez-vous remarqué la même chose que moi lorsque vous lisez le contenu de certaines annonces de lesbiennes dans les sections de rencontres? Je ne veux pas offenser qui que ce soit, mais on croirait parfois s'y faire débiter la liste d'épicerie de Mme Chose… C'est que la manie de plus en plus courante de définir dans le menu détail ce qu'on ne veut surtout pas "acheter" est devenue, comment dirais-je, la norme.

S'agirait-il de jeunes adultes issues de la génération des enfants-rois qui ont appris qu'il est tout à fait naturel de pécher soit par égoïsme, soit par individualisme? Ou encore, d'un vieux travers de la nature humaine qui ferait croire que la perfection existe en ce monde dans la mesure où l'on a l'habitude de se contempler soi-même, devant un miroir aux alouettes? Ici, je donne ma langue au chat.

Quoi qu'il en soit, à mon humble avis, le fait de procéder ainsi par élimination ne signifierait-il pas qu'on cherche à se prendre ou se faire prendre pour une autre, comme on dit? Pas étonnant que l'enfer soit pavé de bonnes intentions devant tant d'insatisfaction! En outre, ne donne-t-on pas, par la même occasion, l'impression que notre petite personne, toute persuadée qu'elle est, ne mérite rien de moins que la crème de la société?

Hélas! Cette forme de sélection a pour effet dévastateur, entre autres, de repousser l'autre jusque dans ses retranchements les plus profonds: ceux du rejet et du désespoir. Comme si, de toute évidence, le vécu de l'autre n'avait aucune valeur et ne méritait même pas que l'on y investisse un brin d'humanité.

Pas facile, en effet, de vendre sa peau sans déchirer sa chemise. Lorsque vient le temps de se mettre en valeur dans une annonce de rencontres, on peut comprendre qu'il soit normal que plusieurs ne sachent pas trop comment s'y prendre. De plus, pour d'autres, la plume et l'imagination ne sont pas nécessairement des instruments qu'on leur a mis entre les mains en venant au monde. Pour celles-là, certes, l'exercice est donc fort laborieux.

Mais, de manière générale, comment se décrire sans avoir l'air de se vanter? Enfin, comment expliquer clairement ce que l'on cherche, sans pour autant blesser ou décourager la personne qui nous lira?

"En plus de naviguer des heures durant sur Internet, je pratique quelques sports, avec un faible évident pour le golf. J'aime la lecture, la musique, la nature, les bords de mer et les couchers de soleil. J'aime écrire. C'est pour moi une seconde nature avec laquelle je dois composer. Cela ne fait pas de moi une personne romantique pour autant. Par contre, je suis souvent distraite. Un conseil: si vous me parlez, assurez-vous que j'aie l'oreille bien branchée.

Ayant les deux pieds sur terre, je suis plutôt réaliste. Jusqu'à ce jour, j'ai pas mal fait le tour du jardin des illusions. C'est la raison pour laquelle j'apprécie le contact des gens sincères si je sais qu'ils n'abuseront pas des autres. Toutefois, je fuis autant que possible la meute des viragos qui cherchent à épater la galerie. Pas du tout mon genre! J'évite également de me pavaner dans les bars. Mon Dieu! Aurais-je tellement vieilli?

Hélas! Je n'ai aucun talent particulier pour la cuisine. Si ça vous intéresse cependant, je déteste les fruits de mer, mais j'adore les asperges... Non. Plus j'y pense, je ne crois pas que je sois un oiseau rare. Encore moins une perle!

Mais, si vous avez un chat, j'aimerais que vous m'en parliez abondamment. Je suis convaincue qu'il se chargera de briser la glace. Je le sens. Enfin, je regrette d'établir cette mise en garde: si vous buvez trois verres pendant que je n'en bois qu'un seul, ne vous donnez pas la peine."

Cette description de mon cru vaut ce qu'elle vaut! Tout y est relatif. Un peu 19e siècle, je l'admets! Mais si vous y voyez quoi que ce soit d'inapproprié ou d'inconvenant, j'aimerais qu'on me le dise. N'empêche qu'un beau jour, une personne de mon âge au sourire troublant l'a lue et a pris la peine d'y répondre.

Certes, mis à part le golf que nous avions en commun depuis le début, ce n'est qu'au bout de quelques rencontres, de nombreux messages à mots couverts et appels téléphoniques empreints d'une belle complicité, que nous avons découvert au fil du temps, et cela malgré toutes nos imperfections, qu'il valait le coup d'investir dans une relation à long terme.

C'est ce que l'on appelle "donner la chance au coureur"… après avoir bien regardé l'autre en face avec un regard autre que celui des apparences.

Élections américaines: des lesbiennes de marque!

Tammy Baldwin, démocrate à la chambre de l'État du Wisconsin
Christine Kehoe militante lesbienne et Procureure en Chef à San Diego

Au plaisir,
Denric

Les noces de froment

Ce matin-là, j'ai déballé une petite carte virtuelle qui m'avait été envoyée la veille en disant ceci: "Te souviens-tu que c'est cette journée de la Ste-Catherine que nous avions choisie pour célébrer l'anniversaire du début de notre amour. Je profite donc de cette belle soirée pour te redire mon amour. Je t'aime et te bise... Ta Brune grisonnante"

C'est comme si la lame d'un petit couteau de cuisine venait de me traverser l'esprit! Bien sûr! On en avait parlé quelque temps auparavant, mais rien de bien précis n'avait suinté de nos conversations. Alors là, il fallait faire quelque chose! De concret! Ce n'est qu'un peu plus tard au téléphone, après de longues minutes de tergiversations, de silences et de soupirs, qu'on a fini par s'entendre pour une sortie le même soir. Direction? Le Village gai. Restaurant? On trouvera bien.

Je me suis aussitôt mise à la recherche des différents anniversaires et de leur signification et voilà que pour la période de trois ans, j'ai appris qu'il s'agissait des noces de… froment! Mais ça mange quoi en hiver, ça? Peu de temps après, je suis tombée par hasard sur un site personnel européen.

"Comme nous nous connaissons déjà mieux, fêtons ensemble notre amour, pain de vie, blé que l'on sème, qui germe, qui nourrit. Etc.

Suggestions de cadeaux: Faites faire un pain de mariage, un pain surprise...

Suggestions de voyages: Week-end en Hollande ; les moulins au moment des tulipes"

C'était bien beau tout ça, mais mis à part le week-end en Hollande où le simple plaisir d'égarer une balle de golf dans un champ de tulipes coûte un bras, et où les battements des moulins sont bien trop étourdissants pour mon goût, si vous pensez que je me voyais, moi, me mettre à cuire un pain-surprise de mariage au froment! Même si j'avais eu les plats et le tablier, la recette, vous y avez pensé vous?

Or considérant tout cela, c'est évident que j'aurais préféré que ce soit les noces de cuir (2 ans) puisque là, au moins, cela m'aurait donné l'occasion de remplacer le porte-monnaie qu'elle s'était fait voler en septembre dernier. À la rigueur, je me serais satisfaite des noces de Cana en lui offrant une bouteille de vin.

Mais le froment! Même si on en faisait des pâtisseries ou des crêpes, peine perdue pour moi d'essayer d'en trouver dans mon patelin! Il m'aurait fallu me rendre je ne sais pas, moi, à Tombouctou peut-être? À tout hasard, je me suis renseignée auprès d'elle à savoir si jamais elle n'avait pas besoin de farine…!

Ça, au moins, c'est certain que j'en aurais trouvé en vrac tout près de chez-moi. Donc, pas si simple que ça de célébrer des noces de froment!

Vous devinez bien que toutes ces réflexions d'une mesquinerie sans bon sang n'avaient pas, au fond, vraiment d'importance pour nous deux. Du froment, on s'en fichait bien! Notre soirée n'avait rien à foutre de cette farine, mais pas du tout…

Toujours est-il que, c'est finalement à L'Indépendant que nous avons jeté notre dévolu. Oh! Je sais! Vous allez m'en suggérer des quantités d'autres! Mais attablées en amoureuses derrière une grande fenêtre, cet endroit avait tout de même l'avantage de permettre à ma douce d'y surveiller sa voiture stationnée juste à proximité. Alors? Romantique à souhait et arrosé d'un bon vin rouge, ce repas s'est avéré un beau succès...

De la couleur et des yeux

En réalité, il n'y a que dans le Village où, sans se sentir mal à l'aise, l'on peut tenir la main de son amoureuse pendant le repas. C'est évidemment là aussi, où sans avoir peur d'être épiée, que j'ai pu admirer à la lueur de la chandelle ses joues empourprées et ses beaux yeux mordorés. Comme ceux de Diane… Ah! Salut à toi Anne Michel!

Or, ce soir-là, en l'observant à la dérobée, voilà que j'ai senti tout à coup monter en moi un flot d'émotions si intenses que mes yeux ont fini par s'emplir d'eau. On aurait presque dit des larmes. Allez savoir pourquoi j'ai décidé de choisir cet instant particulier pour lui ouvrir mon coeur!
- Je t'aime! lui ai-je dit simplement.
Posant sur moi un regard plein de tendresse, elle m'a répondu aussitôt.
- Moi aussi, je t'aime!
Le vin était bon et l'atmosphère douce et chaleureuse. Deux messieurs s'exprimant en anglais venaient tout juste d'entrer. Promptement, la serveuse les a installés à la table voisine de la nôtre pendant que mon amoureuse et moi bavardions à voix basse de tout et de rien.

Certes, nous appréciions toutes deux, et cela malgré notre âge, la chance inouïe d'avoir pu nous rencontrer trois ans plus tôt. Puis parlant de la fierté gaie, mon amoureuse m'a réitéré ses objections à ce sujet. C'est vrai qu'il est souhaitable que ce vocable de "fierté" soit éventuellement remplacé par un autre concept. Enfin, ce n'était pas ce soir-là la veille qu'on changerait ça!

À l'extérieur, le va-et-vient de la rue battait son plein en dépit qu'il s'agissait d'un soir de semaine. D'un oeil distrait, elle s'est mise à surveiller les allées et venues autour de sa voiture. De fait, avant de pénétrer dans le restaurant, nous y avions remarqué plusieurs jeunes itinérants qui s'affairaient sur le trottoir d'en face. Or, me sentant soudainement mise à l'écart dans ses pensées, voilà que je n'ai rien trouvé de mieux qu'une petite boutade pour attirer son attention.
- Alors, tu ne me regardes plus? La couleur mes yeux ne te plaît pas?
- Voyons donc! Quelle question idiote, mon petit coeur! dit-elle en se tournant de nouveau vers moi.

Sa main par-dessus réchauffait la mienne. Il fait toujours si froid les soirs de novembre. Ses beaux yeux brillaient d'un vif éclat. Son sourire était merveilleux.
- C'est vrai, a-t-elle continué, que pour les yeux, le bleu n'est pas ma couleur préférée…
Puis, après une pause qui a peut-être duré un quart de seconde.
- … mais, le bleu des tiens est le plus beau que je n'aie jamais vu!

Pour être franche avec vous, cette déclaration a provoqué un certain branle-bas dans mon estomac. D'abord, bien que cela fasse toujours un petit velours de savoir qu'on apprécie la couleur de vos yeux, il n'en reste pas moins que je venais de réaliser que mon amoureuse avait plus de mérite que je ne l'avais cru auparavant. Car, en outre, pourquoi ne pas m'avoir dit avant que mes yeux n'étaient pas exactement comme ceux qu'elle aurait souhaités? Un peu à l'envers il va sans dire, mais surtout piquée par la curiosité, j'ai finalement osé cette question qui me brûlait les doigts.
- Mais qu'elle est donc ta couleur préférée?
- Le noir! m'a-t-elle répondu le plus naïvement du monde.

Ah bon! Non, jamais elle ne m'avait encore dit ça! Trois ans déjà… Mais combien de petits secrets aussi anodins que celui-là nous reste-t-il encore à découvrir sur nous-mêmes? "Comme nous nous connaissons déjà mieux…" Heureusement qu'il y a des noces de froment!

JOYEUSES FÊTES À VOUS TOUTES!

Au plaisir,
Denric

La saison des rêves

Selon vous, existe-t-il une saison pour les rêves? Oui! Non! Peut-être…! Mais alors, vous arrive-t-il de rêver davantage durant les longues nuits de l’hiver? Moi, si! Même que parfois certaines de mes nuits sont si perturbées que je me réveille le lendemain plus esquintée que je ne l’étais la veille. Et cela avec la vague impression d’avoir figuré incognito et sans rémunération dans un vieux «western» en noir et blanc, tellement ces chevauchées fantastiques sont loin d’être reposantes.

D’autres nuits, toutefois, mes rêves sont si exaltants de réalité et si vibrants de couleurs que… c’est comme si mon être corporel en faisait partie pour vrai! Bien sûr, ce n’est pas donné à tout le monde de vivre d’aussi beaux safaris!

Au fond, ne serait-il pas préférable de dormir en paix comme tout le monde dans la douce apesanteur des longues nuits blanches enneigées, car ne sachant évidemment ni les interpréter et encore moins les raconter sous le sens à mon amoureuse, par exemple, j’ai enfin la vilaine habitude de les oublier la plupart du temps sitôt après avoir mis les pieds hors du lit.

Mais en général, ça mange quoi au juste les rêves… en toutes saisons? Certes ni dinde ni tourtières! Et question plus pratique, que vient donc faire ce beau cinéma DVD dans nos vies quotidiennes? Or, en ce début d’année 2003, je vous offre un point de vue plutôt original qui jettera, je l’espère, une lumière plus intime sur ce sujet, disons, encore très… controversé.

Les Rêves pour faciliter les changements
(par Nicole Gratton et adapté par Denric)

Nous vivons une ère où les changements font partie du quotidien: changement de travail, changement de relation, changement de valeurs. Sans cesse ils nous assaillent et nous déstabilisent parfois. Comment retrouver notre équilibre? Pourquoi accepter les transformations qui les accompagnent ? Parce que la Vie est dynamique. Une partie de nous, le Soi intérieur, nous offre alors un refuge sécuritaire pour y refaire nos forces et retrouver l’harmonie. Ce Soi ou Âme communique avec nous la nuit dans nos rêves.

Changement de travail

Avez-vous perdu votre emploi? Vivez-vous un changement de carrière? Débutez-vous votre retraite? Tous ces changements nécessitent de faire un bilan du passé et de jeter un regard d’espoir sur le futur. Pour bien amorcer cette période de transformation, imposée ou désirée, une question ultime se pose: «Quelle est ma nouvelle mission?».

En période de transition professionnelle ou au lendemain d’un burn-out, il est important de déterminer notre vraie raison d’être. Pour y parvenir, les rêves sont d’une aide inestimable. Durant le sommeil, une partie de notre conscience devient très active: celle qui génère les rêves. Dans ces scénarios de nuit, les images oniriques sont souvent évocatrices d’un malaise à corriger ou d’une nouvelle orientation à envisager. Que ce soit un cauchemar qui nous parle d’un travail qui ne nous convient plus ou un rêve lumineux et inspirant qui nous indique un secteur de travail plus valorisant, il n’en tient qu’à nous d’apprendre à décoder ces informations précieuses.

Pour mettre à profit le sommeil créatif, celui qui apporte des solutions tout en dormant, on peut provoquer un rêve-réponse en inscrivant dans son journal de rêves le postulat (demande) suivant: «Cette nuit, je connais la prochaine étape dans ma carrière» ou «Cette nuit, je découvre ma mission personnelle» ou «Cette nuit, j’identifie le talent avec lequel je peux servir l’humanité».

Voici quelques exemples de rêves pouvant orienter nos choix: se voir en présence d’enfants pour un travail avec les jeunes; parler devant un public pour un rôle de communicateur; écrire, peindre ou chanter pour une carrière d’artiste; inventer quelque chose de nouveau pour un travail non conventionnel; etc. On dit qu’une image vaut mille mots… alors surveillez les symboles de vos rêves pour y détecter un indice de votre avenir.

Changement de relation

Vivez-vous une peine d’amour? Prévoyez-vous une rupture prochaine? Cherchez-vous la partenaire idéale? Ces moments de changements agréables ou dérangeants font partie des étapes de la vie et là aussi, une investigation intérieure s’impose.

Pour mieux comprendre la nature profonde de nos peines amoureuses, le rêve peut venir à notre rescousse pour identifier soit la cause de la rupture (par exemple, une attitude erronée) ou les conséquences heureuses (un meilleur partenaire à venir). Grâce au rêve télépathique, nous pouvons contacter la personne impliquée pour connaître ses attentes ou pour lui transmettre nos désirs. Il suffit de faire un postulat de rêve du genre: «Cette nuit, j’invite mon amoureuse à me partager sa vision de l’amour» ou «Cette nuit, je lui communique tous mes désirs pour notre relation».

Grâce aux rêves informatifs, les images de la nuit nous démontrent les erreurs à éviter en amour ou les attitudes positives à cultiver pour vivre harmonieusement une nouvelle relation amoureuse.

Grâce aux rêves d’amour, nous pouvons aussi apprivoiser notre femme intérieure. Nos partenaires de rêves (connues ou inconnues) sont alors des parties de soi avec lesquelles nous fusionnons (faire l’amour). Pour bénéficier de cette information importante, il est nécessaire d’identifier la caractéristique de la partenaire. Par exemple, l’amoureuse du rêve est-elle une personne audacieuse, compétente ou raffinée? Selon la qualité identifiée, je peux décoder ce rêve en comprenant que je suis enfin en contact avec ma partie audacieuse, compétente ou raffinée.

Si vous êtes à la recherche de la partenaire idéale, vous pouvez aussi faire un postulat de rêve concernant la prochaine étape à entamer: «Cette nuit, je rencontre ma prochaine amoureuse» ou «Cette nuit, je vois le type de partenaire qui me convient».

Il arrive aussi que le rêve nous procure l’affection ou la sexualité dont nous manquons. La partenaire a peu d’importance mais les émotions vécues sont très importantes. Elles nous comblent en rêve pour mieux assumer notre vie de jour. Ces moments de tendresse ou de sensualité sont des cadeaux de la nuit. Savourons-les avec gratitude.

Changement de valeurs

La vie prend-elle un nouveau sens pour vous? Êtes-vous insatisfaites des valeurs matérialistes? Permettez-vous à la spiritualité d’occuper une plus grande place? Dans ces périodes de réflexions existentielles, le rêve devient un outil précieux pour ré-évaluer nos valeurs profondes.

Grâce aux rêves spirituels, notre conscience évalue le chemin parcouru et pour mieux connaître nos qualités divines. Un rêve où on s’envole dans le ciel avec légèreté et bien-être est souvent la métaphore de la liberté intérieure acquise au fil de nos expériences. Cet envol onirique témoigne de notre pouvoir divin de regarder la Vie d’en haut, du point de vue de l’âme.

Les symboles fréquents des rêves spirituels sont: la Lumière, les pierres précieuses, la présence d’un guide, une musique céleste, des lieux enchantés, le cheval blanc ailé, etc. De plus, le sentiment qui accompagne ces images oniriques est toujours positif. En voici des exemples: bien-être, paix, bonheur, exaltation, émerveillement.

Le rêve nous rapproche chaque nuit de notre nature divine au potentiel illimité. En l’accueillant avec gratitude, nous validons les transformations intérieures qui s’effectuent au fur et à mesure que la Vie nous enseigne l’Amour, la Sagesse et la Liberté.

Conclusion

Que ce soit des changements professionnels, amoureux ou spirituels, soyons à l’écoute des avertissements ou des confirmations en provenance de nos envolées nocturnes. Chaque nuit, le rêve nous convie à une rencontre intime avec soi-même: l’âme immortelle et invincible que nous sommes.

Pour en savoir plus:

- Découvrez votre mission personnelle, Éd. Un monde différent
- Les rêves d’amour, Éd. Un monde différent
- L’Art de rêver, Éd. J’ai Lu

Pour contacter l'auteure:
Nicole Gratton
École de Rêves: 514.324-7247
info@nicole-gratton.com
www.nicole-gratton.com

Faites de beaux rêves! Et que l’année 2003 fasse qu’ils se réalisent TOUS!

Au plaisir,
Denric

À petits pas vers l'influence

Des femmes d'influence au Québec? Mais bien sûr qu'il y en a! Pendant que notre Céline nationale projette ses feux flamboyants partout, dans tous les hémisphères de la planète à la fois, plusieurs autres font campagne sur les scènes nationale et internationale, dans leur sphère d'influence respective. Bref, de ces belles dames, on en a au moins toutes entendu parler.

Mais qu'en est-il des lesbiennes d'influence québécoises? En général, la plus grande discrétion est leur marque de commerce. À la rigueur, nous en sommes encore à prendre des vessies pour des lanternes en ce sens que les rumeurs se mêlent souvent d'alimenter la curiosité, pour ne pas dire le voyeurisme pur et simple.

Oui mais, depuis le temps que Geneviève Paris tient le flambeau sans avoir trop à faire avec la concurrence jusqu'à ce jour, doux Jésus! vous ne croyez pas qu'elle doit commencer à avoir le bras ankylosé, la pauvre?

En tout cas, à trouver le temps long à tout le moins! Heureusement qu'elle arrive à se désennuyer en mettant à jour son site Internet! … Quelle femme de patience et d'imagination!

Oh! attention! Je ne vous dis pas que celle-ci va porter le flambeau à son tour, mais bien que plusieurs d'entre nous savaient depuis longtemps, n'existe-t-il pas une autre personnalité qui a publiquement osé dire les mots interdits?

Dans un documentaire biographique réalisé en 2002 et présenté au canal D dernièrement, Clémence Desrochers s'y est livrée, corps et âme, avec toute la fraîcheur qu'on lui connaît. C'est-à-dire sans détour ni artifice! Ne la voit-on pas en plein spectacle s'adresser directement à son amie assise dans la salle ou lui demander la réplique dans les coulisses… ? Puis, parlant de sa mère, elle disait que cette dernière tenait plus que tout au monde à ce que sa fille soit heureuse, peu importe qu'elle ait des amants ou… des maîtresses.

"Ouais! Ben elle, elle n'a plus grand chose à perdre!", me diront sans doute certains esprits plus réalistes que malveillants. Faut dire que la lucidité n'est jamais très loin de la vérité. C'est vrai que la réputation de Clémence Desrochers, construite sur le roc de sa grande popularité auprès d'un public qui lui voue un attachement indéfectible, est désormais à l'abri des bourrasques médiatiques parfois déstabilisantes.

Entre nous, il faut bien admettre qu'il est encore préférable, dans la plupart des cas, d'atteindre un certain sommet dans une carrière pour avoir enfin le champ libre de dire ou ne pas dire, c'est selon, ce que l'on est dans la vraie réalité. Comme si le fait d'atteindre ce sommet dans sa carrière, tout comme celui de prendre sa retraite d'ailleurs, faisait soudainement pousser des ailes au courage! Vive l'intimité 55!

Mon coup de coeur 2003

J'aimerais, cette année, rendre un hommage particulier à une lesbienne tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Certes, le courage n'étant pas un privilège exclusif aux gens d'influence, Dieu merci! cette grande qualité se reconnaît aussi chez des personnes qui, comme vous et moi, ont longtemps cultivé un rêve, puis un beau jour, ont pu saisir au vol l'occasion de le réaliser.

Je pense ici à notre amie Lilie qui a su tenir tête aux nombreux obstacles qui ont parsemé son chemin, et qui aujourd'hui peut dire fièrement: "Enfin, j'ai réussi! On the road again!" Un exemple à suivre!

Et va pour les belles Québécoises!

Les lesbiennes sont-elles encore des femmes… ? Hum!

Une grande figure de proue ou phare du lesbianisme est décédée à l'âge de 67 ans, le 3 janvier dernier à Tucson (Arizona), où elle vivait et enseignait depuis de longues années.

L'écrivaine française Monique Wittig, dont L'Opoponax (éd. de Minuit, prix Médicis 1964) fut qualifié d'"oeuvre éclatante" par Marguerite Duras, plaçait le lesbianisme au centre de son écriture et de sa réflexion, mais elle s'opposait totalement aux théories de la différence sexuelle et à toute conceptualisation d'une écriture ou littérature féminine.

Militante de la première heure du Mouvement de libération des femmes, elle était de celles qui, le 26 août 1970, déposaient à l'Arc de triomphe une gerbe à la femme du soldat inconnu - événement considéré comme le geste fondateur du mouvement féministe en France. En 1972, on la retrouvait active au premier groupe lesbien constitué à Paris, les Gouines rouges.

Théoricienne du féminisme matérialiste, elle dénonce le mythe de "la - femme", met en cause l'hétérosexualité comme régime politique, base d'un contrat social auquel les lesbiennes refusent de se soumettre: "La femme n'a de sens que dans les systèmes de pensée et les systèmes économiques hétérosexuels. Les lesbiennes ne sont pas des femmes." (L'ensemble de ses essais théoriques a été publié en 2001 chez Balland.)

Si la vie de cette grande penseuse des temps modernes vous intéresse, je vous rappelle que Monique Wittig a été co-auteure du scénario d'un film, The Girl, qui a été réalisé en 2000 par son amie Sande Zeig. Un film qui vaut sans doute la peine. Mais le trouver semble être un exploit en soi.

Aux lesbiennes qui sont toujours des… femmes et aux femmes qui sont… lesbiennes,
le 8 mars, c'est aussi notre fête!

Au plaisir,
Denric

Quand le bal est parti, Déca danse la saga…

Merci, mon amie! Que votre décadence sexuelle est décapante! Depuis le dernier décalage d'heure, rien d'aussi enlevant n'avait pu décalcifier mes esprits et mes idées fixes! Merci, enfin, de m'avoir presque tirée de cette profonde léthargie dans laquelle je nageais depuis des mois! C'est bien simple, si je m'écoutais, j'aurais l'impression de commencer à me décatir*…!

Bien triste saga, en effet! Et vous avez bien fait d'en parler! Mais à lire les réactions de vos lectrices, on se rend compte que vous n'êtes pas la seule à vous indigner du sort réservé à cette malheureuse victime lourdement handicapée, et incapable de se défendre! Comme si la cruauté de ses bourreaux pouvait l'aider à grimper plus vite l'escalier qui mène au paradis…! Ah Seigneur!

De plus, si l'on en croit tous les non-dits qu'on n'arrive plus à faire taire depuis que le bal est parti dans nos CHSLD, c'est à se demander si l'incompétence, l'inhumanité et le sadisme ne sont pas devenus la norme dans nos institutions. Mais… "Comment une société qui se dit civilisée peut-elle accepter cela et comment peut-elle être complice de ces situations?", avez-vous protesté dans votre révolte.

Je ne prétends pas avoir toutes les réponses, loin de là. Mais c'est évident qu'il faut une bonne dose de courage pour oser dénoncer pareille infamie. Le risque de représailles à lui seul suffit souvent à figer les ardeurs, vous comprenez? Sans compter qu'il faut toujours provoquer des scandales pour finir par ouvrir des portes, que dis-je, simplement des oreilles…!!!

Toujours est-il que, chère amie, je ne crois pas, comme vous, que toute la société soit complice d'une situation comme celle-là. Encore faut-il qu'elle en soit informée et ensuite, s'assurer qu'elle ne retombe pas, aussitôt le choc passé, dans l'apathie générale, comme ce fut le cas, après la terrible canicule en France l'été dernier, et qui a tué près de 15 000 personnes âgées en l'espace d'à peine quelques semaines.

Néanmoins, ne négligeons pas non plus les autres scandales. Comme celui de cette incroyable affaire de prostitution juvénile, donc de pédophilie (de la part d'hétérosexuels notoires, soit dit en passant…) qui, depuis un an déjà, dégage à Québec même, des odeurs assez malodorantes, merci, si vous voulez mon avis.

Bien sûr, pour des coeurs aussi sensibles que les nôtres aux traitements qu'on ne cesse d'infliger aux enfants-filles et garçons, aux adolescentes et aux femmes en général, moins que cela suffirait à vouloir décalotter tous ces dépravés assujettis à leurs plus bas instincts. Selon moi, de manière plus générale, une société civilisée ne veut pas dire qu'elle soit nécessairement plus humaine. Un fait semble immuable: l'humain est encore aujourd'hui aussi, sinon plus près de la bête qu'il ne l'est de l'ange. Force est de constater qu'on peut penser exactement l'inverse pour les animaux…!

Je regrette si mes propos vous déçoivent, mon amie. Mais, soyons conséquentes avec nous-mêmes! Or, parmi la multitude de signes susceptibles d'annoncer une certaine décadence, que pensez-vous de la violence de plus en plus exploitée dans les rôles féminins, au cinéma, par exemple? Devrions-nous comprendre qu'il s'agit là, pour la femme, d'un honnête moyen d'atteindre enfin "l'égalité" que l'homme tarde tant à lui concéder? Où, est-ce que de mettre à jour une telle violence de la part de la femme devient une autre occasion, pour l'homme, d'exciter ses propres appétits et justifier son propre comportement?


Ah! je sais, le monde actuel est chaotique et l'avenir n'est guère encourageant. Mais ne nous laissons pas abattre, ni envahir par toute cette télé-réalité en direct qui nous assaille sans relâche! Malgré tout, j'ose encore croire que la vraie réalité ne peut jamais être aussi noire qu'elle n'y paraît, si on y regarde de plus près.

Mais au cas où… elle le serait, eh bien! accrochez-vous, Déca, à la petite lueur d'espoir au bout de ma perche! Car, plus on approche de la grande fête du solstice d'hiver, plus on aura besoin d'Amour, de Lumière et de Paix sur cette planète...!!! Au sens propre comme au figuré!

À vous et à votre douce, je souhaite d'Heureuses Fêtes!

May West
* se décatir: vieillir

La couleur du pouvoir

Le pouvoir et ses couleurs n'ont rien à voir avec l'humeur du temps ou de la saison. L'expérience ne nous apprend-elle pas, au contraire, qu'au fil des décennies et des générations, la couleur de la plupart des pouvoirs a souvent pris sa teinte dans les grands bouleversements humains de la planète.

Sans négliger, évidemment, tous les lobbies issus, tantôt d'intérêts individuels ou collectifs, tantôt de simples besoins à la mode, c'est dans la mouvance des revendications historiques que certains pouvoirs auront provoqué de véritables révolutions. Qu'on pense ici, entre autres, au Black Power (noir) dans les années soixante; à Greenpeace (vert) durant la décennie suivante, etc.

Toujours est-il que plus près de nous, et on l'a encore vu récemment à l'émission Enjeux à SRC, le vrai pouvoir gai (rose, celui-là…!!) paraît, de toute évidence, n'appartenir qu'aux hommes. Hélas! force nous est de constater que chaque fois que le train des couleurs passe, aucune de celles-ci n'a encore semblé coller à la réalité et aux revendications des femmes, en général. Étrange, n'est-ce-pas?

Or, accrochées que nous sommes par solidarité ou par la force des choses à ce pouvoir gai, c'est à croire que la couleur drabe exerce sur nous, les lesbiennes, un envoûtement quasi engourdissant. Si c'est le cas, prions le Ciel afin que son Arc vienne vite à notre rescousse!

Mais pendant qu'ici on se morfond en prières, les Américaines, elles, avalent les bouchées doubles. Bien sûr que dans ce contexte typiquement étatsunien, on ne pourra s'empêcher d'évoquer leur problème d'obésité nationale. Mais qu'à cela ne tienne, puisque je n'ai pas du tout le goût de leur écrire une petite Ode à L'Aube Hésitée.

Toutefois, vous admettrez avec moi qu'il faut bien un commencement à tout! Or pour vous traduire ce commencement, je ne pouvais certainement pas vous entretenir de Mary Cheney, la digne fille du père, qui, ces derniers mois, a refusé par solidarité filiale…!!! de se prononcer pour la cause des mariages gais, aux États-Unis. Très politically incorrect, vous comprendrez!

Ceci dit, ne m'en voulez pas si j'ai choisi de vous parler maintenant (la fièvre du printemps en est-elle la cause?)… d'une golfeuse.


Alors donc, pourquoi Rosie Jones raffole-t-elle tant des "olives"? Eh bien! tout simplement parce qu'elle est lesbienne, et cela depuis 25 ans!

Ce qui est nouveau cependant, c'est que la compagnie Olivia, une des plus grosses agences de voyages au monde qui se spécialise dans les services offerts aux homosexuels, a jeté son dévolu sur cette athlète professionnelle en lui offrant un premier contrat de commandite. En acceptant cette offre, Rosie Jones en a aussi "profité" pour faire son coming out. Tout un défi, croyez-moi! À moins que mes informations soient fausses, elle serait la première golfeuse professionnelle à avoir révélé publiquement son homosexualité.

À 44 ans, Rosie Jones a déjà remporté 13 tournois au cours de sa carrière, dont l'Open du Mount Vintage la saison dernière. Elle a démarré sur le circuit de la LPGA en 1982.


En fait, pour être franche avec vous, cela nous changera des impérissables petits biscuits Ritz, des produits de beauté aux marques archi-connues et (of course) des appareils ménagers, lorsque nous lirons le mot Olivia sur la visière de Rosie Jones. Que l'on gagne ou non le salaire minimum, là au moins, on pourra se laisser aller à rêver de voyages ou de croisières! De belle vie, quoi!

Mais, revenons à la couleur du pouvoir. Pour l'instant, j'ignore quelle couleur prendra ce nouveau pouvoir, enfin celui des lesbiennes riches et célèbres, mais mon petit doigt me dit qu'il prendra la couleur de l'argent. Plus chatoyant!

Et le Purple Power dans tout ça? C'est que moi, j'aurais quand même préféré le violet.
Et vous?

Au plaisir,
Denric

Si les voyages et les croisières vous intéressent. Visitez le site Olivia
En anglais

La pécheresse

Quel automne d'enfer!

Il y avait longtemps, qu'on n'avait pas eu droit à un mois de septembre aussi resplendissant. Pour une fois que le soleil a choisi d'émigrer au Québec, laissant aux Floridiens le privilège de réinventer les moulins à vent et cela, dans tous les sens des maux! Du même souffle cyclonique, règle générale, on ne peut pas dire que ce même septembre 2004 a manqué d'action…

Naturellement, personne ne peut rester insensible aux calamités de toutes sortes et aux drames humains à grande échelle qui n'arrêtent pas de frapper certains de nos semblables, souvent parmi les plus déshérités. On pense ici, évidemment, au sort du petit peuple haïtien que Dieu semble avoir remis entre nos mains…

Mais, il y a eu aussi de grands rassemblements politiques très lourds de conséquences pour l'avenir de la planète toute entière. Le dernier Congrès républicain américain, à New York, est l'un de ceux-là.

Or, ce qui m'amène, toutefois, à revenir sur cet événement extraordinaire, c'est que, comme bien d'autres sans doute, moi aussi, je n'ai pu faire autrement que de me sentir indignée par le geste d'un certain Dick Cheney: un homme d'influence et de confiance, actuellement vice-président américain, en quête d'un second mandat.

Ce soir-là, après avoir terminé son discours et suivant la coutume de ces grandes messes politiques américaines, le vice-président a invité sa famille à venir se joindre à lui sur la scène. C'est alors qu'on n'y a vu que l'une de ses deux filles: Elisabeth avec son conjoint et leurs quatre enfants.

L'autre, Mary, qui était pourtant dans la salle et n'aurait eu que quelques marches à gravir, a été singulièrement exclue de ce moment de gloire. "Mary est quelque part, là-bas!", aurait évasivement répondu Lynne Cheney, sa mère, à qui l'on a demandé où était passée sa fille.

L'ennui, voyez-vous, c'est que Mary Cheney est lesbienne. Elle a beau avoir travaillé d'arrache-pied à la réélection de son père et quant à lui, de répéter partout qu'il aime ses deux filles autant l'une que l'autre, rien n'y fait. Il n'en demeure pas moins que la tache, l'opprobre et la honte qu'elle représente aux yeux des membres de son parti l'ont emporté dans sa décision.

Photo: The Advocate - Mary Cheney (à gauche) en compagnie de sa partenaire Heather Poe
durant le Congrès républicain américain à New York, le 1er septembre dernier.


Faut-il se rappeler que, la veille, un candidat pour ce parti au Sénat avait dit d'elle, qu'elle n'était qu'une "pécheresse" et "une égoïste (ou hédoniste) à la recherche du plaisir". Plutôt déchirant, pour un vice-président qui, la semaine précédant le Congrès, s'était prononcé en faveur des relations entre homosexuels et avait déclaré que: "La liberté signifie la liberté pour tous!". N'empêche que c'est avec une cruauté et une lâcheté qu'on n'aurait jamais cru possible chez un père, que Dick Cheney a tristement choisi son parti avant sa famille.

Évidemment, l'épisode n'a pas passé inaperçu et continue de faire des vagues. Certes, bien que cela n'aura eu que très peu d'incidence sur le fait que les gais républicains viennent de rompre avec leur parti, on apprend tout de même qu'une organisation républicaine (Log Cabin) a retiré, le 8 septembre dernier, son appui à George W. Bush. Cette organisation qui défend les droits et libertés des gais et lesbiennes se concentrera désormais sur la lutte contre la droite radicale.

Quoi qu'il en soit, dans la vraie vie, pas toujours drôle la belle histoire des gens riches et célèbres! Loin de là. Mais celle-ci ne vient-elle pas soudainement réanimer de vieux fantômes qu'on croyait morts et enterrés au fond de nos placards?

Et par la bande, nous renseigner du même coup qu'en matière d'orientation sexuelle et de tout ce qui vient avec, nous sommes encore, plus loin que près, de la coupe aux lèvres?

Mais, cette triste réalité n'existerait-elle pas que pour les autres? Réalisé en l'an 2000, Homophobie, un documentaire coup de poing de Lionel Bernard et présenté il y a quelque temps à Télé-Québec, nous rappelait froidement à l'ordre, en ce sens qu'il dressait un état des lieux sans compromis de l'homophobie à travers le monde. Or, malgré l'évolution des mentalités, l'homophobie demeure encore souvent tacite, souvent violente, parfois même mortelle.

Cependant, est-il toujours nécessaire de crier à l'homophobie pour savoir que l'hypocrisie, institutionalisée ou non, l'incompréhension et l'ignorance pures et simples sont toujours aux aguets?

"Allons donc, me direz-vous! Tout cela se passe ailleurs. Ici, c'est différent. On est devenus beaucoup plus tolérants. Nous, on nous accepte davantage. On est de moins en moins traités comme des parias. À preuve, ici, les lesbiennes peuvent se marier, un jour, puis divorcer, le lendemain… Alleluia!"
Vous croyez?


En tout cas, cela me rappelle tout à coup que ma propre mère, toujours de ce monde, (et pas plus homophobe que vous et moi), m'a déjà fait promettre d'attendre qu'elle soit morte, si jamais il me prenait l'idée de me marier… avec mon amoureuse. Comme si elle avait voulu me dire, à quel point, elle a souffert son lot de honte à cause de moi.

Serais-je donc une pécheresse, moi aussi?

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Cinq ans, déjà!


Coton… cuir… froment… cire… Maintenant "Touchons du bois!"… Et pourquoi pas? Vous rendez-vous compte? Cela fait cinq ans, cette année, que mon amoureuse et moi, avons fait connaissance. N'essayez pas de me tirer les vers du nez! Nous ne nous sommes pas rencontrées à la pêche. Ni dans un bar lesbien, d'ailleurs; ce qui aurait pu devenir une longue traversée du désert. Enfin, et bien sûr que cela ne s'est pas fait dans une réunion Tupperware, non plus!

Alors donc?


Retour à la source, voyons! Situé dans une merveilleuse oasis, notre tertre de départ du trou numéro 1 était isolé et privé, à l'abri des regards et loin des cris dans le désert. C'est précisément dans cet endroit de rêve, qu'on a frappé notre première balle en toute quiétude, il y a cinq ans de cela.

Et l'avons-nous encore fait, cette année. D'abord, par monts et par vaux, comme au premier jour, on a roulé à vive allure en contournant des étangs plein d'embûches et de mystères. Puis, on a côtoyé des fosses de sable aussi vastes et infinies que des "déserts de l'amour". Enfin, on a presque remué ciel et terre pour éviter de se couper l'herbe sous le pied...

Là aussi, à dos de chats-mots, on a parcouru, cahin-caha et main dans la main, toute l'immensité saharienne de notre mémoire. Cette mémoire capricieuse et maudite à la fois qui, sans cesse, nous file entre les doigts, comme des grains de sable d'un sablier qu'on n'arrête pas de retourner, tantôt à l'endroit, tantôt à l'envers.

Cependant, en plein coeur du désert d'Arabie, cette fois, durant certaines mille et une nuits passées sous la tente de percale, ne nous est-il pas arrivé quelquefois d'avoir eu à protéger nos visages du souffle brûlant des siroccos qui charriaient du feu jusque dans nos yeux mouillés?

Depuis, on dirait que l'amour et la tendresse ont fait leur oeuvre de complicité entre nous deux. Et c'est sans doute à cause de ça, que j'aime désormais naviguer près d'elle, sur ce long fleuve (pas) toujours tranquille, qu'est la caravane de la vie!

Bon anniversaire, mon coeure de vitrail!
Merci d'être là!

Au plaisir
Denric xxx

Octobre 2004

Le fantôme de mon exe

Une exe restera toujours une exe. Mais…

«Mom is not doing well now. She is refusing to eat and drink most times. It will be a matter of time. I will let you know what happens

Voilà très succinctement ce que mon exe irlandaise-ontarienne avait à m'annoncer dernièrement. Plus âgée que la mienne, sa mère est issue d'une génération à part. Plutôt coriace. Mais ayant déjà fait une commotion cérébrale, il semble que désormais ses jours soient comptés. Bien que cette nouvelle m'ait beaucoup attristée, ce n'est pas parce qu'un jour ou l'autre mon ex-belle-mère finira par quitter ce monde que j'ai l'intention de vous en faire l'apologie.

Chaque histoire est différente, je sais. Mais quand survient une rupture, cela vous laisse un goût amer que vous n'êtes pas prêtes d'oublier, peu importe les circonstances et les raisons. Surtout, si c'est vous qui avez été mises de côté!

Dans mon cas, je dois admettre que je n'étais pas de taille puisque mon exe irlandaise l'a fait, elle, à la suite d'un coup de foudre teinté de fascination culturelle. Elle m'a quittée en 1995 après dix ans de vie commune pour une anglophone de souche. Le jeu du miroir? Peut-être! En tout cas, certainement une sorte de retour aux sources: même langue, mêmes discours, mêmes origines, etc!

Remarquez que j'aurais pu faire la même chose si j'avais eu tendance à être infidèle. Avec le bleu des yeux que j'avais à l'époque, les francophones des alentours ne se gênaient pas pour flirter gaiement avec tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un certain "patriotisme" à fleur de peau…

Quoi qu'il en soit, sept ans après l'événement, c'est avec détachement certes que je peux extrapoler maintenant sur le comment ou le pourquoi de cette désunion, sans pour autant me sentir anéantie. Mais cela ne s'est pas fait du jour au lendemain!

Les chats ont neuf vies, dit-on! Loin de moi évidemment l'idée de souhaiter à quiconque de vivre neuf ruptures car aucune ne fera de vous un meilleur être humain, sauf si vous y êtes vraiment destinées!

Cependant, sans trop exagérer, je crois que les ruptures, presque aussi nombreuses dans le milieu lesbien que des vies de chats, nous apprennent toujours un peu plus sur nous-mêmes. Par exemple, notre courage dans l'adversité, notre capacité à s'adapter à des situations différentes, notre attitude face à l'échec, bref, tout simplement notre volonté de survivre. Et de vouloir tout recommencer dès que, une fois la tête hors de l'eau, on arrivera malgré tout à toucher la terre ferme. Tous les chats en péril ne savent-ils pas nager après tout! Même si cet exercice vous fait maigrir plus que nécessaire et vous remet à fumer comme une cheminée… !

Toujours est-il qu'avec mon exe irlandaise, il m'a fallu du temps, beaucoup de temps pour oublier que j'avais prévu vivre à ses côtés jusqu'à la fin de mes vieux jours. De commerce agréable, ma famille l'adorait. Puis, ayant caressé mille et un projets d'avenir ensemble, nous prenions un soin jaloux de la propriété que nous avions achetée conjointement. De printemps en printemps, nous nous étonnions toujours de voir à quel point nos arbres croissaient et nos haies de rosiers sauvages se développaient. Sans oublier que nous avions, entre autres, même planté des asperges dans notre potager! Au fait, avez-vous une idée du temps que mettent les asperges à parvenir à maturité?

En outre, n'avais-je pas tout fait pour l'aider à améliorer son sort et par ricochet, sa vie professionnelle? Les longues études qu'elle a poursuivies, alors qu'elle a toujours pu compter sur mon encouragement et mon soutien moral, en font foi.

Au fond, c'est un peu comme si par aveuglement, ou naïveté, ou bien confiance débridée, j'avais tissé moi-même la corde avec laquelle je me suis pendue sans jamais imaginer un instant ce que la vie nous réserverait. Je l'aimais! Un point, c'est tout!

Mais on a beau surfer sur la certitude d'un amour éternel, personne n'est jamais acquis pour personne. Or, après avoir beaucoup rué dans les brancards et longtemps léché mes plaies, ce n'est seulement qu'après trois longues années, le temps ayant fini par cicatriser la blessure, que j'ai pu être en mesure de communiquer avec elle sur une base amicale.

Mais, hélas! Pourquoi faut-il tant d'années parfois pour s'en remettre? L'important, c'est justement ça: finir par s'en sortir! Et par la suite de passer à autre chose. C'est ainsi qu'aujourd'hui, mon exe peut me dire que sa mère n'en a plus pour très longtemps. Et que, lorsque cette dernière viendra à mourir, je crois que j'aurai bien envie d'être présente à ses funérailles accompagnée de mon amoure actuelle.

Parce que mon exe est devenue une amie depuis! Et pour moi, l'amitié, ça se cultive comme des… asperges! Avec patience et longueur de temps.