lundi 16 février 2009

Ruptures

Ne cherchez pas! Quand brusquement vous n'avez plus de nouvelles de deux bonnes amies avec lesquelles vous correspondiez de façon régulière peu de temps avant, c'est qu'il y a anguille sous roche. Je me doutais bien que quelque chose n'allait pas. En fait, la dernière fois que je les avais vues, j'avais cru déceler certaines frictions: de petites étincelles avaient jailli ici et là au milieu de nos conversations, à travers nos regards et surtout de nos silences.

Toutefois, à ce moment-là, pour me rassurer, je m'étais dit qu'elles avaient encore probablement quelques ajustements à faire entre elles en fonction de leur personnalité ou de leur caractère, et que cela finirait bien par s'arranger avec le temps. Or voilà que, tout dernièrement, la foudre m'est tombée dessus!

« Alors ton petit doigt avait bien raison, il se passe des choses ici ... Suite à nos difficultés de couple, ma copine et moi avons décidé de mettre de l'espace entre nous deux. Elle signe justement un bail ce soir pour un logement ailleurs.

La rupture n'est pas définitive, enfin... je crois, j'espère, je ne sais plus...

Nous avons vécu des situations tendues lors des derniers mois, et tout est devenu sans issue. Nos sentiments l'une pour l'autre sont quelque peu difficiles à définir. En prenant un peu de recul face à tout cela, nous devrions y voir plus clair.

Peut-être sommes-nous en train de reculer pour mieux nous élancer par la suite. Je n'en sais rien. Évidemment, j'ai beaucoup de peine. Et elle aussi. J'essaie de m'encourager en me disant que nous avons tout ce qu'il faut pour passer à travers. Et chose très importance, nous avons le souci de ne pas nous détruire. Enfin, le temps saura bien apporter les réponses...»

Mettre un terme à une relation de couple qu'on croyait éternelle, immuable et aussi solide qu'une pierre précieuse, eh bien, ce n'est pas donné à tout le monde de faire ça dans les règles de l'art, de la bonne volonté, du respect mutuel, de la maturité et de la sérénité.

Sur le coup, bien sûr, cela m'a donné un choc. Puis je n'ai pu faire autrement que de ressentir de la peine. Dans un couple d'amies, quand vous les avez toujours vues ensemble et que vous vous entendiez aussi bien avec l'une qu'avec l'autre, allez donc les imaginer l'une sans l'autre par la suite! Fataliste, il me faut bien laisser ici aux coureuses le temps d'apprivoiser leur solitude! Et finalement espérer que la réponse du temps … sera la bonne!

Mais les ruptures se suivent ou se précèdent, et ne se ressemblent pas. Bien que je ne les fréquentais qu'à l'occasion, rien à ma connaissance ne présageait une telle issue à la relation de ces deux autres de mes amies que j'estimais beaucoup. Cependant, après en avoir découvert les dessous tumultueux, la nouvelle de cette rupture, l'automne dernier, n'a pas manqué de provoquer en moi une immense déception.

Certes, de nos jours, les raisons ne manquent pas pour entraîner une rupture. Et faut-il que je sois moi-même déjà passée par là pour comprendre tout le ressentiment, la douleur, le mal à l'être et à l'âme ainsi que le grand vide profond qu'éprouve la personne délaissée, c'est-à-dire celle qui aura été quittée! Mais dans ce cas-ci, la manipulation, le chantage, le harcèlement, voire même la violence, bref, tout un cocktail indigeste aurait été au rendez-vous et le serait encore, semble-t-il, après plusieurs mois de séparation.

Comme dans n'importe quelle relation, quand la violence conjugale s'installe dans un couple avant, pendant ou après une séparation, il est clair que l'amour n'y était plus depuis un bon moment. A-t-il d'ailleurs déjà vraiment existé? La dure réalité ne nous montre-t-elle pas que dans les décombres de certaines amours mortes se cache souvent le spectre latent de la dépendance affective? Avec pour conséquence, entre autres, le fait de réaliser que notre conjointe connaîtra sans doute le bonheur à nouveau mais sans notre présence, par exemple.

Comme dans n'importe quelle relation, quand la violence conjugale s'installe dans un couple avant, pendant ou après une séparation, il est clair que l'amour n'y était plus depuis un bon moment. A-t-il d'ailleurs déjà vraiment existé? La dure réalité ne nous montre-t-elle pas que dans les décombres de certaines amours mortes se cache souvent le spectre latent de la dépendance affective? Avec pour conséquence, entre autres, le fait de réaliser que notre conjointe connaîtra sans doute le bonheur à nouveau mais sans notre présence, par exemple.

On peut comprendre que cette idée puisse devenir carrément insupportable, mais cela légitime-t-il, au moment de la rupture, la manifestation de comportements aussi puérils que méchants? Un peu à la manière de ces mâles hétéros en mal de leur mère qui ne savent pas digérer les échecs… Du statut de victime apparente, on passera désormais en mode bourreau. On s'attaquera alors à la personnalité de son ex-conjointe, à sa dignité, à son intégrité physique ou psychique ainsi qu'à ses biens personnels en cherchant à la culpabiliser, à la punir, à lui faire peur et en ultime ressort, à la détruire.

Bien sûr, des ruptures, ce n'est jamais facile à vivre. La plupart d'entre nous n'ose même pas en anticiper la pénible éventualité. Mais aurait-on littéralement perdu les pédales en cours de route, ou quoi? Hélas, chez les couples lesbiens, on s'aperçoit que, de plus en plus, des situations aussi éprouvantes ne sont peut-être pas aussi rares qu'on ne le croit! On a beau dire: "Jamais dans ma cour!", mais c'est pourtant en plein jour qu'il m'a été donné d'en voir le vrai visage.

Tarzan: "Tu n'as pas le droit de me quitter en me mettant à la porte! Tu le sais bien, que je ne pourrai jamais vivre sans toi!"
Jane: "Retourne-toi z-en donc chez ta mère… !"

Auriez-vous la gentillesse de me rappeler le numéro du 911?

Au plaisir,
Denric xxx

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